l'antre
antre rivière
je guette l’endormissement, j’attends mon heure, par vagues, par hoquets, par douceurs. Je me déroule amarrée aux contours chauds et roses de mon nid, contours moussus d’argile tiède, une semi-obscurité immobile. j’explore la courbe, l’écho, le grondement, les cascades et les sursauts. Le nid s’est refermé sur moi, tiédeur sans contraste, sans autre crainte qu’irraisonnée, transmise avec l’ivresse et l’euphorie. La nidification s’achève, et se détachent peu à peu les membranes et les sucs.

Véronika Mabardi, Pour ne plus jamais perdre


antre morte