Mon travail est une proposition de balade poétique qui s’inscrit dans la réserve naturelle du Kinsendael, à Uccle. Le Kinsendael est un petit bois de quartier dans lequel passent régulièrement des promeneur.euse.x. C’est un bois familial et assez sauvage. En effet, une attention particulière est portée à la préservation de sa biodiversité.
Pour mon projet, j’ai sélectionné sept lieux au Kinsendael. Dans chacun d’entre eux, est disposé un QR code, gravé sur une petite planche en bois et planté dans le sol au moyen d’un piquet. J’ai choisi la matière du bois pour m’ancrer de manière cohérente dans ce lieu. En effet, le Kinsendael, en plus d’être une forêt prolifique, a été aménagé par des caillebotis en bois dans les zones marécageuses et des clôtures en bois pour préserver certaines zones de forêt du passage des promeneur.euse.x. En dessous de chacun des QR codes, se trouve le nom que j’ai attribué au lieu, en référence à ce qui y a capté mon regard.
Lorsqu’un QR code est scanné, il renvoie à une page du site qui lui est propre. Sur ces pages, on retrouve un poème accompagné d’une œuvre d’art ou d’une photo prise dans cet espace. De chacune de ces pages, nous avons un lien pour arriver vers une page « seuil » dans laquelle se trouve une brève explication de ma démarche. Elle comporte également une carte du Kisendael sur laquelle sont pointés les sept étapes poétiques. Cela permet aux promeneur.euse.x désireux.ses de poursuivre leur balade poétique d’adapter leur chemin en fonction de l’emplacement de celles-ci. Cette page seuil accueille également les liens vers les autres pages, dont les noms concordent avec ceux des QR codes.
Dans mon projet, je souhaitais lier le numérique et l’organique. Le digital et le vivant. Ce qui m’intéresse, c’est le fait que tous deux se construisent sur un système de réseau. La forêt est un grand réseau d’interdépendance et d’interaction. L’équilibre se maintient par la préservation et la protection de tous les éléments qui constituent ce réseau.
Par le biais de ce projet, je voulais me balader dans les bois. Dénicher des espaces, des détails qui attiraient mon regard.
Certains de ces lieux interagissent, dans le site internet, avec la capture que j’en ai faite, selon mon point de vue. La capture est soit sonore, soit photographique. Les promeneur.euse.x peuvent donc ressentir ce même espace de deux manières différentes – sensorielle et digitale – simultanément. C’est une proposition à ouvrir ses yeux sur l’espace qui se trouve devant nous et auprès duquel nous passons peut-être sans vraiment le voir. C’est une invitation à venir le regarder de plus près, à sentir les détails qui attisent notre sensibilité.
Certains espaces entre en écho avec une œuvre d’art liée à l’organique, au végétal, à l’environnement. En regardant ces œuvres, les promeneur.euse.x se confronte au travail d’autres autour de cet espace que nous avons capturé sous le terme de « nature ». Ce sont des œuvres des fois engagées, qui amènent à une réflexion sur notre conception de l’environnement ainsi que sur notre responsabilité à en prendre soin.
Enfin, chacun de ces lieux dialogue avec un poèmes, une réflexion philosophique. Ils invite à la méditation, à la réflexion. Un triangle s’opère donc entre l’espace, le point de vue ou l’ouverture visuelle et les mots qui interagissent ensemble. Les promeneur.euse.x sont donc amenés à poursuivre leur chemin accompagné.e.x de ces images et mots qui résonnent dans leur tête.
Comme dit précédemment, si iels le désirent, iels ont accès à l’emplacement des six autres bouffées poétiques. En suivant leur chemin sur les sentiers du Kinsendael, les promeneur.euse.x seront des fois amené.e.x à revenir sur leurs pas. Cette dynamique m’intéresse car c’est également ainsi que l’on ressent la notion de réseau. Il n’y a pas d’ordre dans la promenade poétique, on peut passer par différents chemins pour rejoindre les différents « ports ». Certains ne sont accessible que d’une seule façon. Les promeneur.euse.x ont donc le choix d’adopter une place active ou passive dans mon projet. Iels peuvent soit rechercher, de manière presque ludique les différents lieux, soit s’y confronter lorsqu’iels les croisent.
Cette balade poétique s’intègre donc totalement dans le lieu du Kinsendael et s’en nourri. Elle n’a pas ambition à être présentée autrement. Cependant, le concept de balade poétique pourrait totalement s’inscrire dans d’autres lieux, forestiers ou non. On peut imaginer ce projet se décliner dans une version urbaine par exemple, avec d’autres enjeux mais en reprenant l’idée de témoignage photographique et sonore, d’ouverture artistique et de méditation poétique.
Le principe de balade poétique n’est pas inconnu. Il en existe beaucoup, principalement sous la forme d’une balade en groupe encadrée par des poètes.sse.x, guide nature ou conteur.euse/x. Ces balades sont des évènements organisées notamment à Bruxelles par les Midis de la Poésie. Mon projet s’en inspire tout en proposant une version qui s’adapte aux promeneur.euse.x de tous les jours. Il s’intègre dans un lieu peu connu mais visité par les riverain.e.x. De cette manière il propose de manière directe, un accès à une proposition poétique.
Liens
L'antre
L'arbre
La chute
La frontière
Les marécages
Les racines, recto
Les racines, verso
Les pousses